Intervention de Yannick Favennec-Bécot

Séance en hémicycle du jeudi 17 juin 2021 à 9h00
Justice sociale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

« Si on attend que tout change pour changer quelque chose, on ne change rien du tout. » Ces mots de Raphaël Enthoven résonnent tout particulièrement en moi au moment où nous allons examiner la proposition de loi de notre collègue Jeanine Dubié : il est en effet temps d'agir, sous peine de laisser perdurer une situation inique et si injuste. C'est pourquoi je remercie le groupe GDR d'avoir inscrit ce texte dans sa niche parlementaire. Merci également à Jeanine Dubié qui n'a jamais cessé de se battre pour la déconjugalisation de l'AAH. Je salue le formidable travail qu'elle accomplit en matière de solidarité ; j'ai d'ailleurs eu l'honneur d'être le rapporteur de cette proposition de loi en première lecture.

L'AAH a été créée par la loi du 30 juin 1975, sous Valéry Giscard d'Estaing, afin d'assurer des conditions de vie dignes aux personnes en situation de handicap dont les ressources sont les plus faibles et de leur permettre ainsi d'être autonomes.

Le groupe UDI et indépendants aurait pu déposer un amendement visant à ajouter un troisième A, le A de l'autonomie, au sigle AAH, afin d'en englober tous les aspects et de ne jamais oublier le sens de cette allocation. L'autonomie, c'est un mode de vie. C'est faire par soi-même et s'accomplir malgré les barrières, malgré les regards, malgré les préjugés ; l'autonomie, c'est être libre et responsable, c'est avoir la possibilité de travailler, de tisser des liens sociaux, de choisir la vie privée que l'on souhaite et, pourquoi pas, de vivre en couple. Mais quelle est la réalité de l'autonomie des personnes en situation de handicap quand nous leur imposons de choisir entre leurs sentiments et un revenu d'environ 900 euros mensuels ? N'y a-t-il pas là une atteinte inacceptable à la vie privée ? Pour notre groupe, la réponse est clairement oui.

Madame la secrétaire d'État, le Gouvernement prétend mener une politique qui place au cœur de ses principes la société inclusive et considère les personnes en situation de handicap comme des citoyens de droit commun.

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