…à 1 milliard d'euros si elle était adoptée telle quelle, fasse réfléchir le Gouvernement puisqu'il est responsable de la gestion des finances publiques, mais de par mon expérience de citoyen, puis de celle d'élu, j'entends depuis bientôt quarante ans beaucoup de membres de la majorité ou de ministres nous expliquer que ce n'est pas le moment, qu'il n'y a pas l'argent pour les avancées sociales proposées, notamment quand il s'agit d'aider les plus faibles d'entre nous. Il n'y a jamais d'argent pour cela !
Pourtant on a bien su, au moment de la crise des gilets jaunes, trouver les quelques milliards qu'il fallait en les débloquant dans l'urgence, et la crise sanitaire a aussi conduit, à juste titre, le Gouvernement à prendre des décisions budgétairement difficiles pour soutenir le système économique de notre pays. Et pour ces agriculteurs qui n'ont pas un statut à la hauteur des efforts fournis ni non plus un niveau de cotisation approprié, qu'ils soient chefs d'exploitation, conjoints collaborateurs ou aides familiaux, il y a cet après-midi matière à corriger l'état des choses.
J'ai apprécié, monsieur le secrétaire d'État, que, dans votre propos introductif, vous élargissiez la question à l'ensemble des indépendants. On en a parlé en commission, avec le rapporteur André Chassaigne, bien sûr, mais aussi avec Nicolas Turquois : les artisans et les commerçants eux aussi travaillent dur, mais le système de solidarité dont ils bénéficient n'est pas à la hauteur des enjeux. En tout cas, je félicite les membres du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, en particulier André Chassaigne, pour sa persévérance en la matière.
Il est d'autant plus nécessaire d'avancer sur ces sujets que les Français acceptent de moins en moins ces situations, ces petites retraites qu'ils vivent comme des injustices mais aussi comme des humiliations, et que le plus important dans une population, c'est sa cohésion. Et s'il y a une question qui doit nous préoccuper encore plus aujourd'hui qu'hier, c'est bien la cohésion de la population. Il faut dès lors travailler à corriger les inégalités.
Le groupe UDI et indépendants votera en faveur de cette proposition de loi car, comme je l'ai dit en conclusion de nos débats en commission, toutes les avancées, aussi petites soient-elles, sont bonnes à prendre en matière de petites retraites.