Permettez-moi de rappeler à la représentation nationale qu'au cours de ce débat, je n'ai eu de cesse de reconnaître la contribution essentielle de la Polynésie française à la construction de notre dissuasion nucléaire. Il serait tout à fait hors de propos de considérer qu'il n'y a pas une responsabilité collective quant aux conséquences des essais nucléaires répétés qui se sont déroulés dans les conditions que vous avez rappelées, sur le plan environnemental, sanitaire et social. C'est précisément pour cette raison – je veux le dire solennellement devant vous – que le Président de la République a souhaité qu'un dialogue constructif s'engage avec toutes les parties prenantes de cette longue histoire. Il est donc important que soient représentés, au cours de la table ronde – dont je ne doute pas qu'elle permettra un dialogue constructif –, tous ceux qui considèrent avoir joué un rôle dans cette longue histoire, ou en avoir subi les conséquences.
Je veux, par ailleurs, préciser un point que je n'ai pas abordé dans mon intervention liminaire : parmi les associations invitées à la table ronde figurent, notamment, l'Association des vétérans des essais nucléaires, l'AVEN, ainsi que la FNOM, conformément à la demande exprimée tout à l'heure par M. Le Gac.
Vous aurez compris, forts de ces précisions, que M. le ministre des solidarités et de la santé et moi-même partageons les préoccupations exprimées ce soir. Nous avons écouté avec beaucoup d'empathie vos différentes interventions. Au-delà des mesures prises année après année – peut-être trop tard, en effet –, il est temps que nous abordions, dans la sérénité, la question de la réparation des conséquences des essais nucléaires. Il y va de la reconnaissance que nous devons aux Polynésiens, qui ont permis à la France d'être un État doté de l'arme nucléaire, un État souverain.
Voilà ce que je tenais à dire devant vous tous, de façon très respectueuse.