La présente proposition de résolution est l'occasion de débattre d'un sujet trop méconnu et pourtant central dans la vie administrative et politique française : l'externalisation des services publics. Le dogme libéral s'exprime là dans toute sa puissance ; il s'agit d'assécher l'État, ses compétences et ses finances pour immiscer le privé dans ses moindres recoins. Depuis les années 1980, l'histoire de France n'est qu'une intensification de ce système.
De la privatisation des grandes industries nationalisées après guerre jusqu'à l'externalisation par le président Macron de tâches intellectuelles à des cabinets de conseils stratégiques, l'histoire est longue de la libéralisation et de l'appauvrissement de l'État et de ses compétences – elle n'a pas commencé avec ce quinquennat. La majorité est l'héritière du néolibéralisme qui consiste à la fois à privatiser les gains et à nationaliser les pertes. Ce mouvement théorique représente en fin de compte une insulte aux contribuables, qui sont la vache à lait des entreprises privées.
Cette résolution pose donc le diagnostic de la victoire du dogme néolibéral, et tend à en interroger les fondements. Je parle volontairement de « dogme », parce que vous le servez sans jamais le remettre en cause.