Alors que le premier tour se tiendra ce dimanche, une part considérable des électeurs ne pourra se forger un avis éclairé et ne sera peut-être même pas au courant de l'imminence de ces scrutins. La gravité de ce qui aurait déjà constitué une entorse à la vie démocratique en temps normal est exacerbée en cette période de crise sanitaire, ce qui laisse craindre des taux d'abstention les plus hauts.
Dans ce fiasco, la responsabilité du prestataire choisi à la place de La Poste peut évidemment être soulignée. Mais surtout, la responsabilité incombe à un État préférant sous-traiter au privé plutôt que de faire appel à une entreprise publique jouissant de la meilleure expertise dans ce domaine.
Ce dossier d'actualité est symptomatique d'une mécanique rodée d'affaiblissement du service public en le soumettant à des logiques de modernisation et de rationalisation. Derrière ces mots, c'est bien une recherche d'économies qui est exacerbée, notamment grâce à la RGPP, comme cela a été démontré par les trois corps d'inspection qui en ont dressé le bilan.