Quel artifice ! Cela signifie-t-il que le budget prévu pour la LPM est atteint ? Bien sûr que non. Tout comme nous savons que la programmation pour l'après-2022 est incertaine.
Cela confirme nos remarques de 2018 sur la trajectoire budgétaire. Cela n'a aucun sens, ni du point de vue de la doctrine ni de celui des moyens, de faire des 2 % du PIB consacrés à la défense un objectif en soi, a fortiori quand il s'agit de se conformer aux demandes de l'OTAN. La doctrine et les besoins qui en découlent doivent être la boussole. Le budget doit suivre.
En réalité, toute la méthode retenue depuis le début de ce travail d'actualisation méprise et violente la représentation nationale – mais c'est une habitude chez vous. Le seul débat en séance sur l'actualisation de la LPM, le 5 mai dernier, a eu lieu grâce à l'initiative du groupe La France insoumise.
Les documents transmis en amont de ce débat se résument à un seul message : tout est sous contrôle. En commission, le travail des parlementaires se borne à auditionner les chefs des armées et de l'administration. On nous y notifie, au compte-gouttes, des arbitrages opérés depuis des mois.