Aussi, ce fut une surprise de taille quand Mme la ministre des armées vint annoncer que le Gouvernement avait décidé de s'affranchir de cet engagement solennel. À ceux qui déploraient cette attitude, il fut répliqué que le climat économique incertain ne permettait pas de se projeter dans l'avenir. Mais alors, je vous le demande : à quoi sert la LPM ? Tout son intérêt n'est-il pas de tracer un chemin pour surmonter les aléas de la conjoncture ?
Au-delà de cette mauvaise surprise, une inquiétude se faisait jour. En un temps où le « quoi qu'il en coûte » semblait devenu le cœur de la doctrine budgétaire, cette soudaine prudence sur la seule mission « Défense » constituait un très mauvais signal adressé à nos armées. Aussi l'indignation fut-elle grande, en particulier parmi nos collègues de la commission de la défense. Chacun déplorait cet inexplicable revirement ; le Gouvernement ne pouvait pas ignorer sa propre loi ; il devait davantage de considération à nos militaires, ainsi qu'à sa propre majorité.