Je tiens tout d'abord à répondre à notre collègue Philippe Michel-Kleisbauer : oui, parler de défense nationale et d'armée, c'est évoquer le risque de mourir. Nous étions ensemble, madame Parly, quand des soldats français basés à Pau sont revenus dans des cercueils et nous avons mesuré, ce jour-là, que, loin des concepts, nous étions bien dans la réalité d'une tragédie humaine. Puisque nous sommes capables de défendre de concert les valeurs au nom desquelles ces soldats sont morts, un consensus sur la défense nationale, sur la stratégie collective, devait être possible, monsieur le Premier ministre. Cela aurait justifié qu'on respecte la loi de programmation militaire telle qu'elle a été votée, son article 7 prévoyant en particulier qu'une loi de réactualisation serait soumise au Parlement.
Ce n'est pas une lubie ni la volonté de contrarier l'action du Gouvernement que de réclamer le respect scrupuleux des dispositions votées par le Parlement. Parce qu'elles ne sont pas respectées, nous ne disposons pas d'étude d'impact, nous ne pouvons amender la LPM, nous sommes privés du débat qui, précisément, aurait mérité d'être mené et aurait permis de montrer qu'à droite comme à gauche, il y a, heureusement, un large consensus autour de la défense de nos soldats, de la nécessité de prendre les mesures qui s'imposent pour les protéger.