Débattre d'une loi de programmation militaire n'est pas anodin : il ne s'agit pas du droit programmatique dont nous abusons trop, mais d'un débat budgétaire qui engage à double titre. Un débat qui engage, tout d'abord, parce qu'il concerne la première mission régalienne de l'État : la sécurité extérieure du pays. Il porte sur les conditions de sa survie et de son autonomie stratégique – l'ultima ratio regis, comme on disait au Grand Siècle. Un débat qui engage, aussi, car de notre décision dépend la sécurité de nos hommes. Et, en prenant ici la parole, je pense à nos soldats fauchés dans la fleur de l'âge pour une cause plus grande qu'eux, à nos blessés, à nos veuves et à nos orphelins.