Intervention de Christophe Lejeune

Séance en hémicycle du mardi 22 juin 2021 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la programmation militaire suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Lejeune :

Mes propos porteront sur le renouvellement des capacités opérationnelles et la modernisation des équipements à travers le programme budgétaire 146 Équipement des forces, et l'action Dissuasion, dont je suis le rapporteur pour avis.

Avant de présenter un premier état des lieux de nos capacités pour l'année en cours, j'aimerais vous dire un mot de l'année 2020, et de la situation de notre base industrielle et technologique de défense, indispensable à la modernisation de nos équipements et à la préservation de notre souveraineté nationale.

Il faut souligner que le ministère des armées s'est fortement mobilisé pour faire face à la crise de covid-19, débloquant plus d'un milliard d'euros pour soutenir les entreprises les plus fragilisées, mais aussi pour permettre à nos forces armées de conserver leurs capacités opérationnelles. Ainsi, le ministère des armées a doté le fonds d'investissement Definnov, dédié aux PME travaillant dans le domaine de la défense, de 200 millions d'euros sur cinq ans. Au total, en 2021, l'effort d'investissement pour soutenir l'innovation s'élèvera à 901 millions d'euros. Dans le même temps, le programme 146 a été fortement sollicité pour participer aux mesures de rebond – aux mesures de relance, en particulier, en participant à hauteur de 755 millions d'euros en crédits de paiement sur un total de 13,2 milliards d'euros.

Notre industrie a fait preuve d'une résilience exceptionnelle pour soutenir nos besoins de souveraineté en matière de défense. Il a ainsi été possible de livrer aux forces des véhicules Griffon, un avion Atlantique 2, de rénover un dix-septième avion A400M, ou encore de remettre en chantier le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Perle. Permettez-moi de rendre un hommage appuyé à l'ensemble des acteurs de la BITD et de la direction générale de l'armement.

Si elle abrite un savoir-faire et une excellence technologiques indiscutables, notre BITD a cependant été fragilisée par la crise, et sa position sur les marchés extérieurs est loin d'être assurée, eu égard à la concurrence acharnée que se livrent de nombreuses puissances industrielles, qui renforcent elles aussi le soutien à l'exportation d'équipements militaires.

Pas moins de 30 % de l'ensemble du chiffre d'affaires de la BITD française provient de l'export : ce n'est évidemment pas neutre, car cela permet à la France de conserver son rang de puissance de premier plan et, surtout, de préserver de nombreux emplois dans nos territoires – l'armement, en particulier, représente 13 % de nos emplois industriels, soit 200 000 personnes, s'il fallait le rappeler à ceux qui veulent limiter nos exportations.

Enfin, au-delà de la BITD, de très nombreuses PME françaises seront sollicitées, avec des débouchés économiques très importants.

Songez que dans ma circonscription, en Haute-Saône, la base aérienne 116, au sud de Luxeuil-les-Bains, est le premier employeur local, soit environ 1 100 emplois directs ! Les travaux d'infrastructures réalisés sur cette même base en vue de l'accueil de Rafale en 2030 – merci, madame la ministre ! – représentent plusieurs dizaines de millions d'euros pour les entreprises locales du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP).

Déplaçons maintenant notre loupe vers les ressources prévues en 2021 pour l'équipement et la dissuasion. Nous pouvons établir un premier constat : la montée en puissance des équipements de nos forces armées se poursuit. Au cours de la seule année 2021, 22 milliards leur seront consacrés afin de mieux protéger les Français. L'accélération de la modernisation des équipements majeurs des armées est tangible : 15 milliards d'autorisations d'engagement pour la prise de commandes, pour les PEM, les programmes à effet majeur, soit 2 % de plus que dans la loi de finances initiale pour 2020 ; 7,6 milliards de crédits de paiement, soit 11 % de plus. Les livraisons d'équipements majeures aux trois armées continueront à un rythme soutenu ; l'armée de l'air, par exemple, se verra doter d'une nouvelle flotte de quatorze Mirage 2000 rénovés ou encore d'un nouveau système de drones Reaper.

Je ne pourrais conclure sans évoquer la dissuasion, clé de voûte de notre stratégie de défense et domaine dans lequel notre pays montre l'exemple en mettant en œuvre le principe de stricte suffisance. L'armée de l'air et de l'espace se trouve d'ores et déjà en mesure de mener l'ensemble des opérations de dissuasion nucléaire, aux ordres du Président de la République, grâce à ses avions Rafale B emportant le missile nucléaire ASMP-A. Aussi, l'actuelle loi de programmation militaire prévoit les moyens nécessaires au maintien de cette dissuasion à long terme, conformément aux orientations de la revue stratégique. En conséquence, 5 milliards ont été alloués au volet « dissuasion » pour 2021.

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