En réalité, il est bien plus : une brique essentielle à la construction de notre politique énergétique. Il constitue une avancée notable, qui s'inscrit dans un contexte à la fois national et international.
Il s'inscrit avant tout dans un contexte national parce qu'il nous bouscule, nous oblige à accélérer, à réorganiser nos filières industrielles et à mettre au défi nos territoires, et ce dans un délai raisonnable, vingt-deux ans, pour passer d'une société fossile à une société décarbonée. C'est maintenant que nous pouvons construire, à l'aune de ce projet de loi, une industrie du futur plus verte et plus vertueuse.
À l'échelle internationale, le 12 décembre dernier, cinquante-trois chefs d'État et de gouvernement se sont rassemblés à Paris à l'occasion du One Planet Summit, décidé par le Président de la République Emmanuel Macron après le retrait des États-Unis de l'accord de Paris ; plusieurs milliers d'acteurs, publics ou privés, représentants des organisations internationales, des territoires, des entreprises et de la société civile, ont affirmé leur détermination et ont pris des engagements. J'en citerai trois en particulier : la Chine, que nous attendons, a annoncé la consolidation de son marché carbone ; 237 entreprises au chiffre d'affaires annuel global de plus de 5 milliards d'euros intègrent le risque climatique dans leur gouvernance et dans leur stratégie ; la Banque mondiale, troisième exemple et non des moindres, ne financera plus aucun projet d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures dès 2019, faisant ainsi écho à ce projet de loi.
Celui-ci contribuera donc à faire de la France un pays pionnier en matière de transition énergétique, un pays qui montre la direction au monde. Notre pays n'est pas en reste en matière d'annonces : fin du charbon d'ici à 2022, doublement du volume des appels d'offres solaires ; financement de projets dans les pays en développement à hauteur de 1,5 milliard d'euros par an d'ici à 2020 ; augmentation du prix du carbone et son étude à l'échelle européenne, en lien l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède et les Pays-Bas ; fin de la vente des voitures émettrices de gaz à effet de serre en 2040.
La France n'est pas isolée. Elle fait figure de leader dans la marche optimiste et ambitieuse pour le climat dont nous sommes en train d'écrire l'histoire. Et à tous ceux qui, pendant nos débats, se sont dits inquiets, considérant cette loi comme une initiative isolée de notre pays, je veux dire qu'ils se sont trompés. Nous le voyons déjà. L'avenir de l'énergie, ce n'est certainement pas le pétrole, ni le gaz : il réside dans les énergies décarbonées et, en premier lieu, dans le renouvelable.
Monsieur le ministre d'État, je me permets de prendre quelques instants pour vous adresser, au nom de la majorité des parlementaires, nos sincères et chaleureuses félicitations. Nous vous remercions pour votre implication et votre détermination à changer les choses. Vous prenez en compte l'urgence climatique tout en laissant à nos territoires le temps de se reconvertir. Nous vous remercions également pour la patience et l'humilité dont vous avez fait preuve, notamment face à des acteurs qui portaient une vision passéiste de ce que doit être la transition énergétique. Nous vous remercions, enfin, pour le chemin que vous tracez et sur lequel vous nous emmenez avec courage, ambition, pragmatisme et détermination.
Nous ne vous lâcherons pas, vous pouvez compter sur nous. Et lorsque je dis « nous », je ne me limite pas au groupe La République en marche : j'inclus de nombreux parlementaires transpartisans, qui s'associent à nous pour vous soutenir et vous accompagner dans les prochaines étapes de la transition énergétique dont notre pays a besoin.