Le débat n'est pas épuisé !
Effectivement, les instruments qui ont été instaurés pour réguler le commerce Nord-Sud ont été pionniers, et ont permis que le café, le chocolat et d'autres produits relevant du commerce équitable soient identifiés par les consommateurs. Ils ont gagné d'importantes parts de marché, influençant ainsi l'ensemble de la gamme des produits importés et vendus dans nos rayons : c'est une bonne chose.
Introduire un label contrôlable pour ceux qui veulent aller plus loin que la juste rémunération des producteurs, et veulent également promouvoir un partage de la valeur tout au long de la chaîne de production, comme nous le demanderons, a beaucoup de sens.
Comme Max Havelaar, les leaders de l'économie sociale réunis au sein du mouvement des entrepreneurs sociaux MOUVES – qui s'appelle désormais Mouvement Impact France – ont établi un scoring permettant de mesurer l'égalité hommes-femmes et le partage de la valeur au sein du monde du travail. Ils ont déterminé qu'un écart raisonnable était compris entre un et neuf, ou un et douze. Il existe quelques outils simples – pas des usines à gaz ! –, tous issus de la déclaration de performance extrafinancière (DPEF), qui permettent à un expert-comptable d'extraire en quelques minutes, grâce à des moyens numériques, les informations sur un produit.
Nous sommes donc bien capables, aujourd'hui, d'aller plus loin que la juste rémunération de 1 000 litres de lait et de veiller au bon partage de la valeur tout au long de la chaîne de production. Le dossier n'est pas épuisé, il ne saurait se limiter aux relations Nord-Sud et ne doit pas non plus être banalisé s'agissant des relations Nord-Nord. Il faut y travailler, et pour cela, l'économie sociale formule des propositions très concrètes, efficaces et pratiques.