Cet amendement s'inscrit dans la suite du rapport d'information parlementaire que j'avais réalisé, durant le quinquennat précédent, sur les conséquences de la fin des quotas laitiers. Il ne vous aura pas échappé qu'une partie des transactions mondiales et même européennes s'opéreront hors contrat. Le secteur agricole est mis à mal, plus encore en période de crise : la volatilité accrue des marchés entraîne une hausse du nombre d'agriculteurs disposant de revenus trop faibles. Les prix n'assurent pas la pérennité des exploitations. Il en résulte que le renouvellement des générations n'est pas suffisant parmi les agriculteurs de notre pays.
Alors que les nouveaux défis auxquels le secteur est confronté constituent en France autant de priorités politiques, et pour répondre aux enjeux de demain, le présent amendement vise à créer une sorte de fonds de garantie, un outil de régulation par les marchés et de péréquation, destiné à soutenir l'ensemble de la filière agricole et agroalimentaire. Tous les maillons acteurs de la chaîne, dont le résultat dépasse un certain seuil, alimenteraient le dispositif, dont ils deviendraient également bénéficiaires grâce à un système de bonus-malus. Ce seuil serait déterminé ultérieurement par décret. Venant après la loi EGALIM, la création d'un tel fonds constituerait une avancée significative vers une véritable régulation, corrigeant la loi de l'offre et de la demande. La France pourrait même faire figure de précurseur dans la perspective d'une transposition de cet outil au niveau européen.