Il faut évidemment le reconnaître et s'en réjouir.
Pourtant, gouverner, c'est prévoir, et il serait dangereux de ressasser un bilan favorable sans regarder le chemin qui nous reste à parcourir. À cet égard, l'autosatisfaction du Gouvernement est déplacée et relève de l'aveuglement. Car si tout va bien jusqu'à présent, du moins en surface, tout indique que la situation va très rapidement se compliquer.
Le Sénat évalue d'ores et déjà à 3 milliards d'euros le surcoût correspondant aux trois dernières années de la LPM. Surtout, le respect de la LPM implique, dans les années à venir, des hausses de crédits sans précédent, de moins en moins crédibles dans le contexte économique post-covid-19. En d'autres termes, demain, c'est-à-dire dans un an ou deux, nous serons dans le mur. C'est donc aujourd'hui que nous devons anticiper et gérer les difficultés afin d'éviter à nos armées un choc traumatisant.
Aussi, je vous redemande solennellement, monsieur le Premier ministre, d'engager la révision de la LPM conformément à la loi ou, à défaut, d'initier, dans la transparence, un travail de fond avec le Parlement pour ne pas faire subir à nos armées un coup de rabot qui serait, comme toujours, mal ajusté. Êtes-vous prêt à entreprendre ce travail avec le Parlement ?