Après ce vote indigne – je m'adresse en particulier à nos collègues femmes –, tout ce que vous pourrez nous dire sur l'égalité réelle entre les hommes et les femmes ne sera que tartufferie.
Cet amendement vise à interdire le port de signes ou de tenues que les parents de mineurs imposent à leurs enfants et par lesquels ils manifestent ostensiblement une appartenance religieuse. Le fait de voiler les fillettes est en effet choquant. Du reste, certains sur les bancs de la majorité – je pense en particulier à Mme Bergé et à M. Moreau – s'en étaient émus puisqu'ils avaient déposé des amendements pour l'interdire. Ils ont été prestement rappelés à l'ordre : ils sont rentrés dans les rangs de la majorité et ont retiré leurs amendements. C'est bien dommage.
Néanmoins, au fond d'eux-mêmes, nous le savons, ils sont hostiles à cette pratique qui nous choque et nous heurte encore plus que celles que nous avons abordées jusqu'à présent, parce qu'elle porte atteinte à la protection des enfants et que le fait de voiler les petites filles comporte un enjeu politique et religieux : il s'agit de les formater suffisamment tôt pour qu'elles ne s'écartent pas de l'orthodoxie religieuse dans laquelle on veut les enfermer.
En outre, si c'est préjudiciable aux filles, cela l'est également pour les garçons, qui intègrent ainsi dès l'enfance que les femmes n'ont pas les mêmes droits que les hommes et qu'elles sont assujetties à des règles contraignantes. Une fois de plus, cela met en lumière la question de l'égalité entre les hommes et les femmes dans l'islam politique. C'est la raison pour laquelle nous avons défendu ces amendements lors des précédentes lectures en commission spéciale et en séance, et que nous ne renoncerons pas à défendre les enfants, à plaider pour leur protection et à faire en sorte que le port de signes religieux par les enfants soit interdit dans notre pays.
D'aucuns évoqueront évidemment la kippa pour défendre le fait de voiler les fillettes – monsieur Corbière, j'anticipe déjà votre réaction !