Vous savez l'estime que je vous porte, madame la rapporteure, mais j'ai trouvé votre explication des plus laborieuses. Le rapporteur général nous a épargné l'argument du voile de la mariée, du voile de la communiante, mais M. Corbière, lui, ne nous aura pas fait grâce de l'aube de l'enfant de chœur – je regrette qu'il ne vous en soit pas resté davantage d'ailleurs, cher collègue. L'aube que vous portiez pendant les offices, on ne vous contraignait pas à la revêtir en permanence, exposé au regard d'autrui. Au contraire, la fillette qui porte le voile, on le lui impose – sauf à l'école où il n'est pas autorisé.
Le voilement des fillettes n'est du reste pas consubstantiel à la religion musulmane. Vous commettez en effet un contresens : dans les pays du Maghreb, le voilement des fillettes n'est nullement pratiqué. Savez-vous d'où cela vient, chers collègues ? D'Afghanistan. Si pour vous l'Afghanistan est le pays de référence en matière de tolérance religieuse, alors, monsieur Vuilletet, vraiment, décidément et radicalement, nous n'avons pas du tout les mêmes valeurs. Et si vous voyez, dans la défense du voilement des fillettes, une marque du progressisme que vous affichez en permanence, j'y vois au contraire la soumission, la régression, la lâcheté, le renoncement.