Vous êtes dans une impasse. Hier, madame Genevard, pardon de vous le rappeler, lorsque vous évoquiez ce que vous appelez vous-même la discrétion religieuse, vous preniez l'exemple de ceux qui devraient porter la kippa sous la casquette, si j'ai bien compris. J'en déduis que le bon comportement pour une bonne musulmane serait, selon vous, de porter le voile sous la casquette également. Vous voyez à quelles incohérences votre raisonnement aboutit.
Vous me reprochez, monsieur Ciotti, d'avoir rappelé, au cours de la première lecture, un point qui me semble pouvoir faire l'objet d'un consensus : quelle est la capacité d'adhésion à une religion d'un enfant de CM1 ou de CM2 ? Quelle est sa capacité personnelle de se faire une idée, une opinion religieuse personnelle ? Quelles pourraient être ses convictions philosophiques, ses positions politiques ? Or vous considérez que les uns, catholiques, auraient une capacité de discernement, alors que les autres, musulmans en particulier, en seraient dépourvus. De ce point de vue, je rejoins M. Corbière.
La fermeté, monsieur Ciotti, c'est de n'entamer aucune de nos libertés fondamentales face à ceux dont l'objectif est précisément que nous abandonnions nos principes et nos valeurs. La fermeté, c'est de considérer qu'un signe religieux, quel qu'il soit, n'est pas en soi le symbole de l'appartenance à un fondamentalisme, à un intégrisme ou, en particulier, à l'islamisme politique.
D'ailleurs, hier, ici même, M. Ravier est allé beaucoup plus loin : il a fait le parallèle entre le port du voile et les soldats de Daech.