Nous examinons un projet de loi portant sur les valeurs de la République. Si l'on considère, d'une part, que ceux qui défendent le principe d'égalité – une des composantes, je le rappelle, du triptyque républicain – au sein d'un bureau de vote, c'est-à-dire qui veulent traiter de la même manière le président et les assesseurs, sont d'extrême droite, et, d'autre part, qu'une telle mesure risque de faire augmenter le score du Rassemblement national, on se trompe. C'est bien parce que nous avons laissé la défense des valeurs républicaines et de la nation à certains partis, parfois de manière exclusive, que tous ceux qui croient en ces mêmes valeurs se disent que les autres partis, eux, n'y croient pas. C'est bel et bien pour cela que cet amendement a été déposé et que nous souhaitons le défendre.
Les arguments qui ont été avancés reflètent différentes conceptions de la démocratie. Ainsi, ma collègue Chapelier a laissé entendre que le voile, c'est la liberté, avant de vanter la démocratie américaine. Or la France n'est pas uniquement une démocratie. Nous sommes une République, ce qui signifie que la démocratie, telle que nous la concevons, n'est pas multiculturelle ou communautaire. Il n'y a qu'une seule nation et qu'un seul peuple.