…défend l'idée selon laquelle il faudrait réécrire l'histoire de France comme on l'entend et non pas fidèlement à ce qui s'est réellement passé. J'ai toujours considéré pour ma part que, lorsque l'on veut oublier son histoire, on se condamne à la revivre. S'il y a eu des épisodes dont notre pays n'a pas à être fier, pour des raisons diverses et variées, il faut les regarder en face et faire en sorte de ne pas répéter les mêmes erreurs à l'avenir. Cela requiert un effort de mémoire et d'objectivité collective sur notre histoire et notre roman national.
Comme à vous, chère collègue, ce débat aux multiples couleurs – intersectionnalité, racialisme, décolonisation –, portant sur la façon dont on peut différencier et séparer les Français, me pose un problème. Comme vous, en effet, j'ai la République chevillée au corps et je pense que la République ne distingue pas ses enfants. Il faut d'ailleurs s'en souvenir aussi quand, en sens inverse, certains sont tentés d'avoir un discours discriminant ou tendant à la discrimination d'une partie de notre communauté nationale.
Nous sommes face à une nouvelle forme de séparatisme et de racialisation de notre société qui, associée à une mémoire défaillante ou volontairement effacée, pourrait nous conduire à revivre des confrontations au sein de notre société sur la base de la race ou de la couleur de peau. Je suis certain que tout le monde s'accorde ici pour refuser la répétition éventuelle de tels événements. Il est donc important que nous cherchions les moyens de combattre cette idéologie. En effet, il s'agit bien d'une véritable idéologie qui s'installe et tend à importer des problèmes culturels et sociétaux d'autres pays, de sociétés qui n'ont pas la même vocation républicaine que la nôtre et qui sont fondées, justement, sur la différenciation communautaire, raciale ou religieuse. Je respecte ces sociétés, mais la nôtre n'est pas ainsi.
Cela dit – c'est là que les problèmes commencent, me direz-vous …