Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 5 octobre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Assises de la santé mentale et de la psychiatrie

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je vous remercie pour votre question. Vous m'interrogez, entre autres, sur la prévention. Les experts, notamment en pédopsychiatrie – un sujet auquel je vous sais très sensible, vous qui avez mené de nombreux travaux sur l'enfance dans le cadre de votre mandat parlementaire – nous ont indiqué que l'offre de soins en matière de psychiatrie et de santé mentale était déjà sous tension depuis des années dans notre pays ; ce n'est un secret pour personne. Ils ont souligné qu'à la faveur de la crise du covid, la demande de soins avait augmenté, parfois même fortement, pour des raisons que chacun peut comprendre : la fermeture des écoles pendant quelques semaines – heureusement moins longtemps en France que dans d'autres pays –, la peur du virus ou encore la difficulté de faire son deuil collectivement lors de la disparition d'un membre de la famille. Quoi qu'il en soit, c'est un fait : la demande de soins, de la part des plus jeunes notamment, a augmenté.

Les experts m'ont également parlé d'un second paramètre dont il faut tenir compte en matière de prévention : l'hyperexposition de notre jeunesse aux écrans. Je rappelle que l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, décommande l'exposition aux écrans avant l'âge de 3 ans. Or un enfant de cet âge, en France, passe déjà en moyenne une heure et demie devant un écran chaque jour. Nous avons donc un important travail à mener en matière de prévention, que nous ne pourrons pas mener sans l'éducation nationale. L'école est en effet un lieu où l'on doit apprendre la bienveillance, acquérir les codes, et où nous devons développer le bien-être – Jean-Michel Blanquer est sensible à ces sujets. Le Président de la République l'a dit lors de son intervention : tout comme nous avons été capables de demander à des enfants de 6 ans de porter des masques parce qu'il le fallait, nous devons être capables de leur parler de ce qui peut protéger leur santé mentale.

S'agissant des moyens enfin, nous avons porté la durée de l'internat de pédopsychiatrie de quatre à cinq ans. Nous renforçons les centres médicaux psychiatriques infanto-juvéniles et adultes grâce à 800 nouvelles créations de postes et, comme je l'ai indiqué tout à l'heure, nous avons permis que les consultations de psychologues soient enfin remboursées. Bien d'autres mesures encore viendront enrichir l'offre de soins. Il était temps. Personne ne dit que cela suffira – soyons modestes en la matière –, mais notre système de soins en santé mentale est en train de réaliser un bond en avant.

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