Intervention de Karine Lebon

Séance en hémicycle du mardi 5 octobre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation des enseignants contractuels

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, alors qu'aujourd'hui est célébrée la journée mondiale des enseignants, nombre d'entre eux manifestent en France car ils refusent votre politique visant à précariser leur statut. Et ce n'est pas la prochaine loi déjà tant décriée sur la fonction de directrice ou de directeur d'école qui inversera cette tendance.

Il y a deux semaines, en commission, je vous ai interrogé sur les enseignants contractuels : pour la première fois cette année, de nombreux lauréats du concours du premier degré, inscrits sur la liste complémentaire, ont été écartés au profit d'un recrutement de contractuels. Vous aviez promis de revenir vers moi à ce sujet – vous ne l'avez pas encore fait –, je me permets donc de me rappeler à votre bon souvenir, d'autant que les témoignages reçus depuis démontrent que cette situation n'est pas spécifique au territoire de La Réunion mais se rencontre dans d'autres académies. Vous êtes en train d'installer une véritable concurrence entre contractuels et inscrits sur liste complémentaire, au détriment des uns et des autres et, surtout, des élèves. En effet, les contractuels, recrutés au niveau licence, bénéficieront d'une formation de dix jours pendant les vacances d'octobre avant d'être chargés d'une classe d'élèves aux besoins souvent multiples, comme ceux des profils « dys », pendant une année.

L'enseignement au rabais affecte également les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), chevilles ouvrières du mécanisme d'intégration des jeunes handicapés et d'une véritable école inclusive. Trop d'enfants sont encore privés de cet accompagnement indispensable ou n'en bénéficient que pendant quelques heures. Les établissements scolaires sont obligés de gérer la pénurie d'heures, au détriment des besoins réels. Le directeur d'un pôle inclusif d'accompagnement localisé (PIAL) m'a confié son désarroi face au manque d'heures qui le conduit à maltraiter les enseignants, les AESH, les parents d'élèves et, en premier lieu, les élèves eux-mêmes.

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