Cela peut commencer par la gêne d'aborder le sujet, jusqu'à en craindre les répercussions personnelles ou professionnelles pour les personnes concernées. Ne nous cachons pas derrière une quelconque pudeur pour ignorer la réalité. Insultes, violences, demande de quitter le domicile familial, c'est cela la réalité de nombreux jeunes. Assumer qui nous sommes n'est pas un acte anodin, je peux en témoigner.
Disons les choses clairement : les thérapies de conversion existent encore chez nous en France. Elles ne sont pas qu'un phénomène venu de l'étranger. Ici aussi, certains persistent à vouloir marginaliser celles et ceux qui ne seraient pas comme eux. Pour eux, l'homosexualité et la transidentité sont des maladies dont on pourrait guérir. C'est pourtant peine perdue car il n'y a rien à guérir – j'en profite pour saluer et remercier le collectif « Rien à guérir » et son fondateur Benoit Berthe Siward, présent ce soir dans les tribunes du public.
Ces groupes extrémistes, voire sectaires, considèrent qu'il est possible de changer la nature profonde des personnes homosexuelles, quitte à utiliser la violence psychologique ou physique, quel que soit le moyen d'y parvenir : exorcismes, électrochocs, séances d'humiliations psychologiques, prières de guérison, ou encore administration d'hormones, autant de pratiques barbares plus traumatisantes les unes que les autres.
Aujourd'hui, la représentation nationale envoie un message clair à toutes ces personnes qui ne peuvent exprimer ce qu'elles sont. Que nous soyons de droite ou de gauche, que nous soyons blacks, blancs, beurs, gays, bi, trans ou hétéros, ce combat nous concerne tous. Il est de l'honneur de l'Assemblée de légiférer sur ce sujet, d'affirmer que personne ne peut modifier l'orientation sexuelle ou la transidentité d'une personne. Nous devons continuer à lutter contre les stéréotypes qui cherchent à catégoriser, à enfermer les couples homosexuels dans une posture, alors qu'il ne viendrait à personne l'idée d'en faire autant pour un couple hétérosexuel.
Si cette loi ne permettait de sauver ne serait-ce qu'une seule victime de ces pratiques, elle aura été utile. Il n'y a pas d'autres choix que d'accepter qui l'on est, il n'y a pas d'autre choix que d'accepter l'autre tel qu'il est.
Pour toutes ces raisons, le groupe Les Républicains, que je représente ce soir, votera pour cette proposition de loi.