L'argument de Mme la rapporteure selon lequel l'article 5 sur la diversité des collections offrirait une rédaction plus avantageuse pour la représentation des femmes que celle des amendements d'Albane Gaillot va, selon moi, à l'encontre de la bataille pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Quand on parle de diversité, on ne parle pas d'égalité entre les sexes et on oublie généralement les femmes. Toutes les luttes pour l'égalité en témoignent : un distinguo clair est indispensable entre ce qui relève de la diversité et ce qui relève de la parité ou de l'égalité entre les hommes et les femmes.
J'ajoute, dans le prolongement d'Albane Gaillot et de Michèle Victory, que les récits, les livres et les stéréotypes qu'ils véhiculent hantent et travaillent nos imaginaires, d'où la nécessité de réfléchir à la composition des collections. Que cette démarche soit refusée au motif que les collections anciennes réunissent principalement des œuvres d'auteurs masculins est inacceptable. Pendant longtemps, les historiens ont affirmé que seuls des hommes avaient marqué l'histoire. Heureusement, au cours des dernières décennies, des historiens et des historiennes ont mis à l'honneur les femmes qui ont marqué l'histoire et les luttes féministes.
Les arguments développés par Mme la rapporteure vont à l'encontre de la bataille que nous menons pour l'égalité entre les hommes et les femmes et que nous devons mener aussi dans les bibliothèques s'agissant de l'accès aux œuvres écrites par des femmes. Voyez comme les femmes sont présentes dans la littérature contemporaine ! Leurs ouvrages sont presque plus nombreux que ceux des hommes sur les rayons des librairies. C'est bien la preuve que la diversité et la parité ne sont plus de vains mots aujourd'hui !