…épuise les sols et concourt au développement des parasites, des ravageurs et de maladies – vous le savez, les premières victimes de l'agriculture intensive sont les agriculteurs eux-mêmes.
Contrairement à ce que vous dites, il existe des solutions alternatives. Prendre la question écologique au sérieux nous conduit inéluctablement à opérer la bifurcation de notre modèle agricole. Nous pouvons investir massivement dans l'agriculture biologique et paysanne et créer 300 000 emplois paysans. La commande publique doit servir à développer ce type d'agriculture, et non l'agro-industrie chimique. Nous devons revaloriser le métier de paysan, qui ne se limite pas à l'usage de machines ou de pesticides. Il nous faut imposer un moratoire sur l'artificialisation des sols, limiter les marges de la grande distribution qui se gave sur les petits paysans et instaurer des prix planchers pour sortir nos agriculteurs de la pauvreté.
Et puisque vous parlez des abeilles, relisez les vingt ans d'études scientifiques qui prouvent la dangerosité des pesticides, leur rémanence dans les sols et dans les nappes phréatiques, leur dispersion sur toutes les cultures, y compris sur les plantes et la flore sauvage. Et la prochaine fois, votez en cohérence.
Je ne crois pas vous livrer un secret en vous disant que ce n'est pas avec ce texte que nous sauvegarderons quoi que ce soit de la biodiversité, ou que nous ferons face au dérèglement climatique. Mais je prends note de vos premiers pas dans le domaine de l'écologie ; je salue cette tentative, et déplore que la majorité et le Gouvernement s'achètent ainsi une bonne conscience à peu de frais.