…et qu'elle ne pourrait être mise au point qu'en 2035 au mieux, ce qui répond fort bien à l'urgence écologique ! C'était mon premier point.
Deuxièmement, quel est le problème posé par notre débat ? Il ne s'agit pas de décider de la réglementation à instaurer pour le développement de l'énergie éolienne ou solaire, par exemple pour l'interdire sur les terres cultivées. Il est vrai que ce travail doit être fait, mais le problème fondamental – que vous oubliez – est que la meilleure énergie est celle qui n'est pas produite et qu'aucune énergie n'est neutre en matière environnementale.
Il y a un autre angle mort problématique : un euro ne peut être dépensé qu'une fois. Or l'énergie nucléaire, qui est louée dans l'exposé des motifs de la proposition de loi, est une énergie extrêmement chère, plus onéreuse aujourd'hui que les énergies renouvelables. Nous le savons ; je ne vous apprendrai pas que la facture de l'EPR est passée de 3 à 19 milliards d'euros. L'énergie nucléaire n'est pas non plus une énergie propre comme c'est indiqué dans le même exposé des motifs : elle nous rend dépendants de l'uranium et de son extraction dans d'autres pays et génère des déchets dont nous ne savons que faire, par exemple à Bure. Ce qui me fait rire c'est qu'avec l'article 2, chers collègues, vous voulez vous engager pour la démocratie environnementale alors que nous ne vous avons pas entendus vous engager pour la démocratie environnementale lorsque l'on installait des réacteurs nucléaires, ou que l'on enfouissait des déchets dans certaines communes, ni quand la démocratie environnementale a été affaiblie par la loi d'accélération et simplification de l'action publique (ASAP) et la loi pour un État au service d'une société de confiance (ESSOC) !
Le débat doit avoir lieu, mais vous menez, contre l'énergie éolienne – et alors même que la France est avant-dernière en matière d'investissement dans les énergies renouvelables –, une guerre d'arrière-garde. Aujourd'hui, nous devrions étudier la façon de tendre vers 100 % d'énergies renouvelables : elles constituent la seule solution résiliente face au dérèglement climatique, alors que l'énergie nucléaire ne l'est pas.