Je veux revenir, à travers l'article 2, sur la concertation publique qui est absolument nécessaire sur ce type de projets et notamment sur ce que vous avez annoncé il y a quelques jours, madame la ministre, concernant l'avis des maires. Enfin, ai-je envie de dire ! Ils émettent spontanément leur avis sur ce qui se passe dans leur territoire mais celui-ci, vous le savez, n'est in fine jamais suivi. C'est d'ailleurs le problème de la concertation publique : à quoi sert-il de solliciter l'avis des gens si celui-ci n'est pas respecté ? C'est bien souvent ce qui provoque la colère, dans une société française si fragile : on mobilise les gens pendant des soirées entières pour leur expliquer les projets et, lorsqu'ils s'y opposent, on leur répond : « ce n'est pas bien grave ; nous allons vous réexpliquer ». Autrement dit, on leur répond qu'ils n'ont pas compris ce qu'on leur explique. C'est de la provocation.
J'ai bien compris, madame la ministre, en écoutant ce que vous venez de préciser, qu'il ne s'agira pas d'obtenir un avis conforme des maires, mais bien un simple avis. Nous retombons donc dans le même processus : l'avis des collectivités ne sera vraisemblablement pas respecté pour une large part, même si certaines d'entre elles sont intéressées essentiellement par les retombées fiscales, vous le savez. Les propriétaires de terrains et les collectivités peuvent y voir un intérêt, mais cela ne traduit pas pour autant une adhésion à la politique énergétique que vous souhaitez mener.
Voilà pourquoi j'appelle votre attention sur le sujet : vous allez de nouveau fracturer les territoires. Vous savez que l'éolien génère des tensions dans les territoires – notamment dans les Hauts-de-France et dans le département de la Somme que vous connaissez bien –, tensions que nous, parlementaires, devons essayer de d'aplanir.