Chère collègue, merci pour votre amendement que je soutiens à titre personnel, car il rétablit la version initiale du texte que j'avais déposé en février 2020. Je partage toujours le diagnostic : au fur et à mesure de mes rencontres avec les étudiants, j'ai constaté ce que vous avez rappelé. Je tiens à le dire, j'ai travaillé avec nos collègues sénateurs à la rédaction du texte que nous examinons aujourd'hui. Nous sommes arrivés à un terrain d'entente pour faire avancer la question de la restauration étudiante. Je le rappelle car, lors de l'examen de cette proposition de loi au Sénat au mois de juin, l'argument principal de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation était que le dispositif était bien trop large et qu'il fallait le cibler sur les zones blanches. Tel est le dispositif pragmatique que le Sénat a adopté pour avancer. C'est bien là tout l'enjeu de notre examen ce soir.
J'entends bien que tout ne va pas être résolu avec le ticket restaurant étudiant, mais commencer à réfléchir à des dispositifs qui ne sont pas exclusifs les uns des autres nous honorerait. Vous ne me retrouverez pas du côté des opposants aux conventionnements ; nous pouvons les amplifier sur le territoire. Néanmoins, je le répète, ils ne répondent absolument pas aux problèmes rencontrés sur le terrain pour une simple et bonne raison : alors même que des conventionnements existent, de nombreux étudiants en sont encore exclus.
Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, nous n'avons absolument pas parlé des étudiants de brevet de technicien supérieur – BTS – qui fréquentent des lycées et leurs cantines. Or les tarifs payés par ces étudiants sont identiques à ceux payés par les lycéens. Mes chers collègues, si vous vous renseignez auprès des étudiants de BTS de votre circonscription, vous constaterez qu'ils ne bénéficient pas du tarif modéré de 3,30 euros ; ils paient un prix bien supérieur. Encore ce matin, j'en ai rencontré qui m'ont expliqué qu'un repas leur coûtait environ 6 euros alors même qu'il n'était pas équilibré, au sens où on l'entend.
J'en profite pour répondre à notre collègue Sabine Rubin. Vous avez mal compris le dispositif. Le ticket restaurant constitue une modalité pratique pour bénéficier du tarif social qui était auparavant unique et fixé à 3,30 euros. Le Gouvernement a décidé de l'ouvrir aux étudiants boursiers qui bénéficient d'un tarif inférieur, fixé à 1 euro. Grâce à ce dispositif, les étudiants boursiers continueront de payer leur repas 1 euro alors que la valeur faciale de leur ticket restaurant sera de 6,60 euros, comme c'est le cas aujourd'hui. Soyez-en assurée, cet avantage bénéficiera à tous les étudiants, à coût constant.
Ma chère collègue, en raison du travail accompli avec le Sénat, j'émets un avis défavorable à votre amendement. Néanmoins, il faut poursuivre la réflexion. Au-delà des zones blanches, des problèmes de files d'attente et de repas existent, y compris dans les territoires couverts par des CROUS.