Tout d'abord, je voulais profiter de cette réponse pour tous vous remercier d'avoir salué l'engagement des personnels des CROUS lors des mois compliqués que nous venons de traverser.
Madame Ménard, le texte que vous souhaitez rétablir, qui est celui examiné au Sénat avant d'être proposé à votre assemblée par Mme Blin, pose certains problèmes que votre collègue a elle-même rappelés.
Instaurer un ticket restaurant pour l'ensemble des étudiants, sans s'interroger sur les lieux où il existe des restaurants universitaires gérés par le CROUS – dont vous saluez l'arrivée prochaine à Béziers, madame la députée –, c'est tout simplement signer la mort de la restauration universitaire sociale. C'est la raison pour laquelle les sénateurs ont limité le dispositif aux zones blanches. Mon avis sera donc défavorable.
Cependant, nous devons poursuivre la réflexion – c'est ce qu'ont fait l'ensemble des députés en commission des affaires sociales. En proposant à un étudiant de subventionner sa nourriture à hauteur de 6,60 euros par jour, par le biais d'un ticket restaurant, lui permet-on d'avoir un repas équilibré et complet – voire deux repas équilibrés et complets, puisqu'on peut déjeuner et dîner dans les CROUS ? Qu'en sera-t-il des étudiants qui restent en résidence universitaire l'été, et qui peuvent fréquenter les restaurants universitaires ? Cette solution est-elle pertinente lorsque les établissements d'enseignement supérieur sont implantés à l'extérieur des villes, dans des zones où il n'y a guère de possibilité de se restaurer, et où il faut apporter sa propre nourriture ?
Nous avons tout expérimenté pendant la période de crise ; aussi, il me paraît important de garder des solutions diversifiées. Nous avons d'ailleurs essayé d'expérimenter les tickets restaurant, mais cela n'a pas fonctionné : les étudiants préféraient – et de loin – recevoir des cartes leur permettant d'acheter de la nourriture et de se nourrir dans des restaurants conventionnés, plutôt que d'utiliser des tickets restaurant. Vous me répondrez peut-être qu'on obligeait les étudiants à aller chercher les tickets restaurant, mais il n'en est rien : ils allaient bien chercher les bons alimentaires, mais ne prenaient pas les tickets restaurant.