Monsieur le Premier ministre, vendredi dernier, la maire de Canteleu, ville de l'agglomération de Rouen, a été victime d'un emballement médiatico-judiciaire d'une violence inouïe. Son nom et sa photo ont été associés à un trafic de drogue de très grande envergure. Elle a été placée pendant plusieurs heures en garde à vue, mais aucune charge n'a finalement été retenue contre elle.
Dix-neuf personnes ont été interpellées, mais une seule photo a été publiée dans la presse. Dix-neuf personnes ont été interpellées, mais deux noms seulement ont été cités et jetés en pâture. Dix-neuf personnes ont été interpellées, mais on ne sait rien sur les délinquants à l'origine de ce trafic de drogue organisé et bien connu des services de police.
Comment une telle fuite d'information ciblée peut-elle s'expliquer ? Un déferlement de haine et de mensonges sur les réseaux sociaux, la présomption d'innocence bafouée, une image salie, un secret de l'instruction violé : voilà ce à quoi nous avons assisté.