Ces amendements ont l'intérêt de poser le problème de la discrimination subie par les entreprises individuelles par rapport aux sociétés. Dans les premières, le bénéfice est soumis à l'impôt sur le revenu des personnes physiques – IRPP – et les cotisations sociales sont calculées à partir de l'ensemble du bénéfice imposable. Dans les secondes, les cotisations sociales prélevées sur la rémunération du gérant sont déductibles du résultat imposable à l'impôt sur les sociétés ; le reste des bénéfices, une fois qu'il a été soumis à l'impôt sur les sociétés, peut être mis en réserve – il ne sera alors plus taxé – ou distribué en dividendes, auquel cas il sera soumis au prélèvement forfaitaire unique – PFU – de 30 %. La discrimination subie par les entreprises individuelles est donc énorme !
Depuis des années, nous cherchons une solution au problème. Pour ma part, j'ai déposé le même amendement pendant vingt-huit ans, – j'y ai finalement renoncé car j'en ai marre – afin d'instaurer une réserve d'autofinancement pour les entreprises individuelles. Cette mesure aurait résolu le problème, mais vous n'en voulez pas.
Aujourd'hui, on nous propose une autre solution : le droit d'opter pour l'IS. Reste que celui-ci est un impôt sur les sociétés ; or il s'agit non de sociétés, mais d'entreprises individuelles ! On a donc inventé le concept d'entreprise individuelle à responsabilité limitée fictive : elle n'existe pas, mais on fait comme si elle existait. Pour moi, c'est une folie technique ! Qu'est-ce que ça veut dire d'appliquer l'IS à un entrepreneur individuel qui n'est pas une société ? Sans compter les problèmes sur lesquels mon bon ami Mattei va revenir, relatifs à l'identification de la partie des biens affectée à l'exploitation, ainsi qu'aux cessions et transferts.