Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mercredi 13 octobre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Après l'article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Il vise la suppression de l'abattement de 40 % sur les dividendes. Nous le déposons chaque année, mais il revêt cette année une importance particulière.

Je me souviens des débats qui étaient intervenus lors de l'examen du PLFR. Tandis que la majorité parlait d'un nouveau monde et des changements qui découleraient des enseignements de la crise, nous avions posé des questions sur la manière dont l'argent allait être utilisé dans les entreprises, en l'absence de conditions et de contraintes ; nous avions pointé le risque qu'il se transforme en dividendes, alors même que la crise impliquait un effort de chacun. On nous avait répondu que nous pouvions compter sur la bonne volonté des entreprises. Si la plupart d'entre elles, notamment les PME, ont effectivement répondu avec beaucoup de bonne volonté. D'autres ont réagi selon une norme capitaliste, consistant à nourrir d'abord la rente.

En conséquence, on a assisté à une explosion historique des dividendes versés par les entreprises du CAC 40, y compris celles qui ont organisé des suppressions d'emplois – elles sont seules responsables de 60 000 suppressions. En effet, elles ont haussé le montant des dividendes à 51 milliards d'euros en 2021, soit une augmentation de 22 % pour les actionnaires. Dans le même temps, l'année du covid, la rémunération des patrons du CAC 40 a crû de 10,5 % en moyenne – selon l'Observatoire des multinationales –, contre moins de 2 % pour le SMIC.

J'entends que l'argent favorise l'argent et l'emploi, même si on l'observe rarement, mais tous ces éléments montrent que pendant cette année spécifique, l'argent a été mis sur la table, et que certains s'en sont servis pour engendrer des profits sans aucun lien avec l'intérêt général.

Aussi la suppression de l'abattement de 40 % sur les dividendes est-elle encore plus nécessaire cette année.

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