Dans le même état d'esprit, nous proposons de modifier l'assiette de l'impôt sur les sociétés des entreprises. Il s'agit d'un dispositif repris dans une proposition de loi de notre collègue Fabien Roussel, à l'issue d'un travail avec l'économiste Gabriel Zucman. De nombreuses multinationales opèrent des transferts de bénéfices, afin de déclarer l'essentiel de ceux-ci dans des paradis fiscaux et d'échapper ainsi à l'impôt dans le pays où elles exercent leur activité.
Ce phénomène d'érosion fiscale, au demeurant parfaitement légal, coûte cher à l'État. Selon le Conseil des prélèvements obligatoires, la perte d'impôt sur les sociétés serait, pour la France, de 2 milliards à 6 milliards d'euros. D'autres études, produites par des économistes américains, l'estiment à 13,5 milliards, soit environ 37 % du produit total de l'impôt sur les sociétés.
C'est pourquoi nous proposons d'évaluer les bénéfices imposables de ces multinationales sur la base du profit qu'elles réalisent au niveau mondial. Pour la France, ces profits mondiaux seraient calculés au prorata de la part du chiffre d'affaires réalisé par l'entreprise sur notre territoire dans l'ensemble des ventes auxquelles celle-ci aurait procédé dans le monde entier.