Je voudrais convaincre mes collègues de l'importance de certaines mesures en faveur du logement, et comme visiblement je n'y arrive pas, je vais essayer de me faire aider.
Je voudrais vous parler « de logement social et de logement en général. Car je ne saurais vous cacher l'inquiétude qui est la mienne sur ce sujet dont il est inutile de dire ici l'importance pour tous nos concitoyens. Je le dis très clairement : la situation n'est pas satisfaisante […] et elle appelle des mesures nouvelles et urgentes. Cette situation, vous la connaissez parfaitement et vous savez à quel point, depuis quinze ans, les tensions sont très fortes sur les marchés immobiliers. Ce qui était dans les années 1980 un phénomène exclusivement parisien s'est étendu à partir du début des années 2000 à toutes les grandes métropoles. Entre 2007 et 2020, les prix des logements anciens ont progressé de 11 % à l'échelle nationale, avec des hausses moyennes de 36 % dans les dix plus grandes villes et de 17,5 % dans les cinquante plus grandes. Les conséquences sont bien connues, à commencer par l'exclusion d'abord des plus pauvres, et désormais des classes moyennes.
« Et la crise n'a rien arrangé à l'affaire. Alors qu'entre 2014 et 2019, 212 000 logements collectifs en moyenne étaient autorisés chaque année, les chiffres sont désormais en chute libre, avec moins de 180 000 logements autorisés sur douze mois. Malheureusement, ce décrochage dans les zones tendues s'observe également pour le logement social, pour lequel les agréments sont passés de 75 000 par an en 2017 à moins de 48 000 en 2020. […] Ces chiffres doivent d'autant plus nous interpeller que dans les prochaines années la croissance démographique devrait être en moyenne de 200 000 habitants par an. »
Ces propos, c'est M. Jean Castex, Premier ministre, qui les a tenus au congrès HLM de l'Union sociale pour l'habitat, à Bordeaux, le 28 septembre 2021.