Cet amendement me permet d'aborder le débat sur le coût de l'énergie qui, je le suppose, continuera à l'occasion de l'examen de l'amendement que le Gouvernement défendra dans un instant.
J'entendais l'autre jour Gabriel Attal annoncer que des mesures seraient prises dans ce domaine : je suppose qu'elles viendront s'ajouter à celle que vous allez nous proposer. On comprend sa peur, quand on sait que le prix du litre d'essence a retrouvé à peu près le niveau qu'il avait atteint juste avant le mouvement des gilets jaunes. De même, le prix du gaz a augmenté de 30 % depuis début 2019, et je ne parle pas de l'électricité. Pour faire face à cette situation absolument dramatique pour beaucoup de nos concitoyens, nous avons des solutions à court et à long terme à vous proposer.
À long terme, il faut revenir sur cette stupidité qu'a été le fait de laisser au marché la question de l'énergie, d'autant que ce marché très volatil n'a fait que renchérir les coûts. Il faut créer un pôle public de l'énergie et consacrer encore plus d'argent à la bifurcation écologique.
De telles décisions sont évidemment essentielles, mais il faut aussi prendre des mesures d'urgence, et d'abord bloquer les prix avant qu'il ne soit trop tard et que les augmentations aient déjà eu lieu, comme ça a été le cas pour le gaz. Il faut aussi redistribuer un peu d'argent aux Français qui subissent ces augmentations, mais nous pensons que ce n'est pas à l'État, à la collectivité, qui a besoin de ces recettes pour conduire la bifurcation écologique, de payer. C'est à ceux qui tirent bénéfice de ces prix de l'énergie.
Nous proposons donc une taxe exceptionnelle de 10 % sur les bénéfices mirifiques réalisés par les plus grandes entreprises de l'énergie, ce qui permettrait d'en redistribuer aux consommateurs de gaz. Nous avons calculé qu'un prélèvement de 10 % sur les profits d'Engie, de Total ou d'EDF permettrait de réattribuer 500 euros à ceux qui ont subi les augmentations du prix du gaz.