Comme l'a dit le président Woerth, c'est une transition sociale qui nous attend et, pour ma part, je crains les réactions sociales auxquelles nous allons certainement assister : quelles que soient les explications, quelles que soient les annonces, les gens vont forcément réagir en voyant les prix à la pompe et sur leurs factures.
Pour ce qui est du chèque énergie, nous aurons à en reparler lors de l'examen du projet de loi de finances rectificative, car il semble évident qu'avec 100 euros, nous sommes très loin du compte – même si c'est déjà ça, j'en conviens. Le seuil d'éligibilité pose problème, car la mesure ne va concerner que les populations percevant les minima sociaux ou à peine plus, et nombre de ménages modestes qui travaillent à deux et utilisent de ce fait deux véhicules ne toucheront rien alors que leur situation justifierait qu'ils soient aidés.
Par ailleurs, je proposerai par amendement une modulation du chèque énergie en fonction des régions, car il existe une différence moyenne de 500 euros sur une facture de chauffage entre le nord et le sud de la France – je précise que je ne souhaite pas diminuer le montant du chèque énergie des ménages de la moitié sud, mais augmenter celui des ménages de la moitié nord. Une telle mesure aurait une grande importance sociale, car la facture de chauffage peut, pour de nombreux ménages à faibles revenus, être la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Fondée sur la prise en compte de coefficients climatiques, cette modulation serait facile à appliquer grâce à l'informatique et permettrait de montrer que vous êtes attentifs aux territoires et que vous avez compris qu'au nord, il fait un peu plus froid qu'au sud…