Ma question, à laquelle j'associe ma collègue Isabelle Santiago, s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports.
L'inclusion systématique des élèves en situation de handicap en milieu ordinaire, la dégradation des conditions de travail des accompagnants d'élèves en situation de handicap – AESH –, avec la création des pôles inclusifs d'accompagnement localisé – PIAL –, et la diminution des places en milieu spécialisé ont des répercussions sur le travail des AESH, mais aussi des professeurs des écoles et des élèves.
Nous vous avions déjà alertés sur la crise des unités localisées pour l'inclusion scolaire – ULIS –, qui n'a guère été résolue alors qu'une nouvelle rentrée scolaire vient de se dérouler. La preuve a encore été faite que les moyens alloués ne permettent pas de respecter vos engagements en matière d'école inclusive dans les ULIS et dans bon nombre d'établissements scolaires.
L'inclusion des enfants souffrant de handicap ne peut passer que par la prise en considération des conditions de travail de ceux qui les accompagnent, les AESH, sans qui la scolarisation des enfants porteurs de handicap ne serait pas possible au quotidien. Pourtant, ces accompagnants sont dans une situation de précarité inacceptable : contrats à temps partiel, contrats courts, salaires de misère. Si je prends le cas de l'académie de La Réunion, la majorité des contrats prévoient une durée de travail hebdomadaire entre dix-huit et vingt et une heures. Les contrats prévoyant vingt-quatre à trente-cinq heures de travail hebdomadaire sont très rares. Il faut aussi souligner un manque cruel de formation, des affectations de dernière minute ; bref, leur statut est incertain.
Monsieur le ministre, vous le savez mieux que quiconque, l'école inclusive, c'est de reconnaître que tous les enfants, sans aucune distinction, partagent la capacité d'apprendre et de progresser. Alors, qu'attendez-vous pour donner accès aux AESH à des formations qualifiantes à la hauteur de leur mission ? Qu'attendez-vous pour recruter les AESH qui font défaut ? Qu'attendez-vous pour les soumettre véritablement au statut de la fonction publique ? Enfin, qu'attendez-vous pour abandonner les PIAL et les politiques de mutualisation des moyens ?