« Maman, je suis un problème, ils n'en ont rien à faire de moi. » Voilà les propos d'un jeune garçon en situation de handicap de ma circonscription. Sa maman est venue la semaine dernière m'expliquer combien sa situation est épuisante, estimant que « rien n'est fait correctement » et demandant tout simplement que cet enfant ait son accompagnant.
Ce témoignage est loin d'être isolé. C'est d'ailleurs pour cela que les accompagnants d'élèves en situation de handicap, les AESH, sont aujourd'hui mobilisés dans tout le pays. Ces femmes et ces hommes veulent que leur métier soit reconnu. Ils veulent la reconnaissance, tout simplement.
« On est vraiment en colère », explique une accompagnante. Ils en ont assez des temps partiels imposés, des salaires qui flottent entre 700 et 800 euros, bien au-dessous du seuil de pauvreté ; ils en ont assez de la précarité, de l'obligation de se démultiplier encore augmentée par les pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL), ces pôles de gestion de la pénurie qui contournent le droit individuel. Cela débouche sur une ambition rabotée pour des enfants qui, comme les autres, ont droit à toute l'école. Eux et leurs familles en souffrent, mais en réalité, c'est aussi le cas de toute la communauté éducative, enseignantes et enseignants compris.
Les mobilisations répétées vous ont conduit à prendre quelques mesures, mais elles demeurent largement insuffisantes.
Les AESH demandent à exercer leur mission dans des conditions dignes et respectueuses des enfants. Ils demandent un véritable statut dans la fonction publique, avec des formations qualifiantes, de vrais salaires, des recrutements en nombre suffisant.
Les AESH sont incontournables pour progresser vers une inclusion plus ambitieuse, pour une école qui s'adapte et accompagne chaque élève vers son meilleur développement, vers son meilleur épanouissement. Ce serait le signe fort d'une société solidaire, d'une République mobilisée pour l'égalité.
J'ai dit à cette maman que j'allais continuer à me battre à ses côtés. Et vous, qu'allez-vous répondre à ce jeune garçon ? Qu'allez-vous répondre à ces femmes et à ces hommes, dont la colère digne cherche à se faire entendre ?