Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 19 octobre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le cancer du sein

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Trois cancers font l'objet d'un programme national de dépistage systématique. Ces programmes ont été suspendus pendant un peu moins de trois mois au cours de l'année 2020. Premier point de nature à vous rassurer : la littérature scientifique indique clairement que, jusqu'à trois mois, on ne constate pas de perte de chances pour les patientes.

Cela étant, il convenait de ne surtout pas perdre de temps, si bien que les programmes de dépistage ont repris dès que cela fut possible, à l'aide de grandes campagnes de communication. Et les chiffres sont plutôt moins catastrophiques que ce que nous craignions : l'effritement du dépistage est resté marginal. La participation au programme de dépistage du cancer du sein est passée de 52 à 49 %, diminution plus faible que ce que nous redoutions.

Néanmoins, c'est un effort permanent que de promouvoir et d'organiser le dépistage du cancer du sein. Il est absolument indispensable de rappeler son importance en toute occasion – votre question permet d'ailleurs de le faire – et de sensibiliser les femmes à cet enjeu.

Quant à l'accès précoce aux traitements, j'ai eu l'occasion d'annoncer ici même, il y a quelques semaines, la mise à disposition du Trodelvy, un traitement très prometteur contre les cancers indifférenciés du sein. À la suite de grandes négociations avec les laboratoires, la France est l'un des premiers pays à en bénéficier, et ce en quantité.

Cela étant, les enjeux sont connus : si l'on veut avoir un accès précoce aux traitements, il faut avant tout rechercher et innover en France. La stratégie 2030 présentée par le Président de la République et les mesures portant sur les industries du médicament, sur lesquelles vous aurez l'occasion de vous prononcer dans quelques jours lors de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale, sont autant d'initiatives qui doivent nous permettre de réindustrialiser notre pays pour qu'il accueille l'innovation. J'ajoute que vous pourrez également adopter un dispositif totalement innovant d'accès ultra-précoce à tout nouveau médicament sur le territoire français, dès lors que la Haute Autorité de santé aura reconnu son intérêt.

Bref, nous progressons rapidement – sans doute pas assez – et nous progresserons encore plus vite demain.

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