Depuis de nombreuses années, nous demandons un changement du modèle agricole français. Nous voulons une agriculture plus respectueuse de l'environnement, sans OGM – organismes génétiquement modifiés –, sans pesticides et ainsi de suite. Nous voulons le bien-être animal dans des élevages à taille humaine, avec des animaux qui pâturent et ne sont pas traités aux antibiotiques. Nous voulons surtout que toutes les exploitations bénéficient du label HVE – haute valeur environnementale.
Certains agriculteurs engagent donc leur entreprise dans des évolutions structurelles qui nécessitent des investissements importants et impliquent davantage de risques. Pourtant, que constatons-nous aujourd'hui ? De l'amertume et du découragement ! En effet, les prix des produits ne sont pas à la hauteur des efforts demandés et les écarts de compétitivité se creusent avec nos principaux concurrents, qu'ils soient européens ou mondiaux. Force est de constater que la montée en gamme est bien là, mais la valorisation des prix pour rémunérer les contraintes, non !
Une telle situation est devenue insupportable pour les agriculteurs français. Comment ne pas s'inquiéter de l'exemple des producteurs de lait biologique ? Ceux-ci ont répondu à l'ambition politique de développement de l'agriculture biologique mais se heurtent à la loi du marché, la demande n'étant plus en adéquation avec l'offre. Les conséquences sont multiples : baisse du prix, baisse des volumes, déclassement de produits et même arrêt de la reconversion pour des agriculteurs qui souhaitaient s'engager dans cette démarche.
Cette situation m'interpelle et me fait penser aux petits commerces des territoires ruraux ; tout le monde les réclame, mais presque personne n'y va ! Que comptez-vous faire pour que le sort de nos produits agricoles d'excellence soit différent et pour redonner espoir aux agriculteurs français qui se sont engagés dans ce changement ?