Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 19 octobre 2021 à 15h00
Vigilance sanitaire — Présentation

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Nous faisons actuellement face à au moins deux enjeux en matière de vaccination. Le premier est celui du nombre important de Français – plus de 1 million – qui n'ont pas reçu la moindre dose de vaccin, alors même qu'ils présentent une fragilité particulière en raison du fait qu'ils sont âgés ou malades, ou que leur système immunitaire est déficient. Nous continuons d'aller les chercher au moyen du dispositif Aller vers ; nous transformons les centres en équipes mobiles ; nous nous rendons au pied des tours dans les quartiers ; dans les territoires ruraux, nous allons chercher les personnes chez elles, en nous faisant pour cela accompagner des élus locaux ; les médecins et les pharmaciens les appellent. Nous n'abandonnerons jamais ce combat.

Le second défi est celui des rappels de vaccination. Le rappel est fondamental chez les personnes fragiles, y compris chez celles ne se considérant pas comme telles. C'est un fait, au-delà de 65 ans, le système immunitaire n'a pas la même mémoire que chez une personne plus jeune. Le vaccin apprend au système immunitaire à reconnaître le virus et, le moment venu, à le combattre pour empêcher l'infection. C'est particulièrement utile après 65 ans, quand le système immunitaire a besoin qu'on le réactive, qu'on l'oblige à travailler à nouveau afin qu'il se souvienne dans la durée que le coronavirus ne doit pas entrer dans l'organisme.

Les personnes atteintes de maladies chroniques, qui fatiguent le système immunitaire, ont elles aussi besoin d'un rappel de vaccination. À terme, 22 millions de nos concitoyens auront vocation à recevoir ce rappel : les personnes âgées de 65 ans et plus, les personnes malades, mais aussi l'ensemble des soignants et de ceux qui vivent au quotidien auprès de personnes ayant un système immunitaire fragile, car toutes ces personnes se trouvent particulièrement exposées au virus.

Vous le savez, la vaccination de rappel s'effectue six mois après la dernière injection, c'est-à-dire six mois après l'injection de la dose unique de Janssen, ou six mois après l'injection de la deuxième dose pour les autres vaccins. Il est fondamental d'effectuer ce rappel, auquel 6 millions de Français sont actuellement éligibles. Un peu plus du tiers d'entre eux ont déjà reçu le rappel : c'est un bon début, dont on ne saurait cependant se satisfaire. Nous devons inciter notamment les personnes âgées à effectuer ce rappel car, à défaut, nous exposerions les personnes concernées – et, par suite, le pays entier – au risque de développer des formes graves si elles contractent le virus.

Nous avons développé les moyens d'éviter les vagues épidémiques et les vagues sanitaires que nous avons connues précédemment. Nous en connaissons la méthode, elle est éprouvée, nous disposons du recul et des études scientifiques nécessaires, et nous devons faire en sorte de continuer à nous protéger dans la durée. Nous en sommes à plus de 51 millions de Français vaccinés, dont près de 50 millions totalement vaccinés. Qui l'eût cru il y a encore quelques mois, lorsque je me suis présenté devant vous pour le dernier projet de loi relatif à l'état d'urgence sanitaire ? Pourtant nous l'avons fait – les Français l'ont fait –, avec l'aide et la responsabilité de tous, et c'est cet esprit de responsabilité qui doit, à mon sens, présider aux débats qui viennent de s'ouvrir devant le Parlement, à l'heure de demander à nouveau la confiance des parlementaires, afin de nous permettre de prendre, si la situation l'impose, toutes les mesures nécessaires pour protéger la population.

Nous entrons dans une période particulière, celle de l'automne, plus humide et plus froide, et que suivra celle de l'hiver. Comme nous le savions déjà pour la grippe, ces conditions climatiques sont de nature à favoriser la propagation du virus, dont la circulation s'accroît de près de 30 %. Le moment n'est donc certainement pas venu de nous désarmer face au virus : nous ne devons pas lui donner la possibilité de se faufiler dans le moindre interstice, afin qu'il ne puisse en profiter pour provoquer une nouvelle vague épidémique – nous avons payé suffisamment cher pour savoir les dégâts que cela peut occasionner dans notre pays.

Très schématiquement, le Gouvernement demande donc aux parlementaires de lui permettre de prendre des mesures si la situation l'exige, jusqu'au 31 juillet 2022.

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