Intervention de Nicolas Meizonnet

Séance en hémicycle du mardi 19 octobre 2021 à 21h30
Vigilance sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Meizonnet :

Urgence hier, vigilance aujourd'hui : on change les mots mais on ne change rien au fond. On continue avec la même méthode. On continue avec la même brutalité. On continue avec ce régime d'exception qui fait fi de nos valeurs fondamentales, qui porte atteinte aux libertés publiques et à l'égalité en droit de tous. La confiance, ce lien entre nous, parlementaires, élus de la République, et le peuple français, est plus que jamais abîmée : la crise de confiance est exacerbée par votre gestion de la crise sanitaire.

Franchement, vous devriez avoir honte. Du fait de vos mensonges, du fait de vos omissions, du fait de vos indications et de vos contre-indications, du fait de vos injonctions, de vos rétropédalages, de vos éléments de langage, de vos chiffres, auxquels vous avez fait dire tout et son contraire, du fait de votre arrogance parfois, vous avez rompu le lien de confiance avec les Français.

Depuis un an et demi, c'est au mépris du peuple que vous avez administré cette crise, en restreignant ses libertés et en créant deux catégories de citoyens, et au mépris de la démocratie, en muselant le Parlement dans toutes vos prises de décision. Pour rappel, en avril 2021, il y a six mois donc, le Président de la République déclarait ceci : « Le passe sanitaire ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours […]. » Qu'en fut-il réellement ? Eh bien, l'exact inverse ! La réalité, c'est que le passe sanitaire fut le faux nez, l'instrument cynique d'une vaccination obligatoire qui ne dit pas son nom. Le Président de la République a pris les Français à témoin. Il l'a dit, il a menti, il a trahi et le Gouvernement aussi.

Vous voulez désormais vous octroyer la possibilité d'avoir recours au passe sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022. Pourquoi donc ? Quelles données rationnelles et scientifiques motivent cette décision, sachant que les courbes sont au plus bas et que près de 75 % des Français sont vaccinés ? Puisque l'objectif de ce passe sanitaire était bel et bien de contraindre nos concitoyens à se faire vacciner, ce que nous avons toujours dénoncé, et puisqu'une très large majorité d'entre eux l'est désormais, plus rien ne justifie son utilisation.

Et si vous avez dans l'idée de conditionner le renouvellement du passe à une troisième dose, puis à une quatrième puis, pourquoi pas, à une cinquième, croyez-moi, vous vous heurterez sans le moindre doute à une défiance de plus en plus grande de la part de la population qui, elle, attend, depuis le début de la pandémie, des perspectives claires et qui s'agace sérieusement de vos décisions arbitraires dont elle ne perçoit ni la logique ni la cohérence.

Monsieur le secrétaire d'État, chers collègues, vous devez supprimer le passe sanitaire – ce passe de la honte qui apparaît aux yeux de nombre de nos concitoyens comme un dispositif de flicage, de contrôle, dans un pays comme le nôtre où les libertés individuelles ne peuvent être remises en cause durablement ; ce passe qui est le triste symbole d'une société du tous contre tous, d'une société de surveillance de tous par tous – cette société orwellienne, cette société macronienne qu'avait si bien décrite Marine Le Pen en 2017. Non, vraiment, jamais nous n'aurions imaginé que des Français contrôleraient des données médicales d'autres Français ; jamais nous n'aurions imaginé que chacun de nos déplacements serait scanné, référencé dans un dispositif qui suscite encore à ce jour des interrogations en matière de confidentialité.

Au Royaume-Uni, pas de passe sanitaire ;…

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