Par cet amendement de suppression, je voudrais appeler l'attention du Parlement sur le recours abusif, depuis le début de la législature, aux ordonnances. Rien que depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence sanitaire, pas moins de cent ordonnances ont été prises, parmi lesquelles seulement trois ont été ratifiées par le Parlement. Il s'ensuit une jurisprudence extrêmement inquiétante. Une ordonnance, même non ratifiée par le Parlement, au-delà du délai d'habilitation, a force de loi. Cela revient à dire qu'une règle du niveau de la loi, via les ordonnances, peut être adoptée sans l'avis du législateur. Voilà ce que vous faites ; c'est une atteinte grave aux pouvoirs du Parlement. L'urgence sanitaire ne justifiait absolument pas cette méthode de travail.