Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mercredi 20 décembre 2017 à 21h30
Organisation des jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Article 16

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Madame la ministre, madame la rapporteure, avec ce texte, on a l'impression que les Jeux olympiques ont déjà commencé. C'est l'épreuve de natation : nous nageons dans les dérogations depuis des heures ! J'aimerais toutefois que l'on fasse une exception. C'est ce que je propose à travers le présent amendement, qui tend à ce que toute personne visée par l'article 445-1-1 du code pénal, qui traite de la corruption, soit exclue des Jeux.

Il faut avoir un peu de mémoire et savoir apprendre du passé. En 1999, une vingtaine de membres du CIO furent impliqués dans le versement de fonds occultes pour accorder les Olympiades à Salt Lake City. En 2004, Siemens fut accusée de livrer des pots-de-vin à des politiciens et hauts fonctionnaires grecs afin d'obtenir le contrat de sécurité des Jeux d'Athènes. Le 20 septembre dernier, un énième scandale était découvert par Le Monde, mêlant l'ancien trésorier de la Fédération internationale d'athlétisme, suspendu à vie en janvier 2016 à la suite d'affaires de dopage, le fils de l'ancien président de la Fédération internationale, suspect central des versements occultes au sein de la Fédération et lors de l'attribution des Olympiades de 2016 à Rio et de 2020 à Tokyo, et un ex-champion mondial de saut à la perche, membre du comité exécutif du CIO et vice-président de la Fédération internationale d'athlétisme. Pour éviter que de tels scandales ne se reproduisent, nous devons renforcer les dispositions existantes. C'est ce que nous vous proposons de faire, via cet amendement.

Récemment encore, le CIO a fait l'objet en France d'une information judiciaire de la part du parquet national financier en raison de mouvements financiers douteux, impliquant certains de ses membres et ceux de fédérations internationales, mouvements probablement révélateurs d'actes de corruption lors des processus d'attribution des Jeux de 2016 et de 2010. Plusieurs centaines de milliers d'euros ont transité par des paradis fiscaux et des sociétés écrans, en 2009, au moment de l'attribution des Jeux de 2016 à Rio. Nous voulons des mesures exemplaires afin d'éviter que de tels scandales, sans doute consubstantiels à ce milieu, ne se reproduisent.

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