Ma collègue Elsa Faucillon a cité les déclarations du Président de la République lors de la cérémonie en l'honneur des médaillés olympiques et paralympiques aux Jeux de Tokyo. Elles ont suscité de vives inquiétudes quant au futur modèle sportif français. Il s'agit de transformer le sport en une start-up vouée uniquement à la performance, laquelle se résumerait à l'obtention de médailles olympiques et paralympiques. Cela reviendrait à concentrer les moyens sur quelques athlètes et quelques sports dotés d'un haut potentiel de médailles, tandis que les autres seraient abandonnés, même si beaucoup de sportifs et sportives de haut niveau ont des revenus très modestes. Le modèle anglais inspirerait donc désormais la politique sportive de la France, avec un sport de haut niveau totalement autonome, concentré sur quelques disciplines.
Cette orientation est à l'opposé de l'unité du sport français que nous prônons, fondée sur un lien fort entre le sport professionnel et le sport amateur, entre le sport de haut niveau et les clubs de proximité qui irriguent nos territoires grâce à l'élan bénévole.
Nous n'avons pas la même conception de ce que doit être notre modèle sportif : nous le concevons comme un service public, à tous les degrés de performance. Or cela implique d'apporter une aide significative aux fédérations sportives et aux milliers d'associations locales.
Comment comptez-vous consolider le sport amateur ? Les moyens prévus dans le texte pour les sports sont certes en augmentation, mais une part non négligeable en est consacrée à la préparation des Jeux olympiques.
Comment l'État peut-il, sans ministère des sports de plein exercice…