Tout d'abord, il me semble important de saluer l'évolution des crédits de la mission "Sécurités" , une augmentation non seulement nécessaire mais aussi salvatrice, tant la situation de nos forces de police et de gendarmerie est difficile actuellement. Quiconque prétendrait le contraire serait à l'évidence de mauvaise foi.
Nous devons cependant mener une réflexion plus large, notamment en nous interrogeant sur l'adéquation de ce budget avec les nombreuses réformes votées cette année. Nous avons effet adopté énormément de textes – les médias s'en sont largement fait l'écho – dont l'application demandera encore plus de travail de la part de nos forces de sécurité intérieure, de police comme de gendarmerie.
Or elles sont déjà en sous-effectif. Vous le savez, lorsqu'on discute avec les représentants de la police nationale et qu'on se rend sur le terrain, dans les commissariats, tous tiennent le même discours : « Nous sommes en sous-effectif. » Or nous leur confions des missions supplémentaires !
Il est important de prendre en considération cette situation et surtout de mettre fin à tout le travail obsolète qu'ils doivent accomplir, à toute cette « administrocratie », autrement dit à toutes les tâches administratives dont ils ont la charge mais qui, au fond, ne relèvent pas de leur cœur de métier. Je pense, entre autres, à la délivrance des procurations : il faudrait donner davantage de moyens aux préfectures pour qu'elles s'en occupent.
En outre, certaines heures supplémentaires n'ont pas encore été payées, même si un effort – qu'il faut également saluer – a été fait en ce sens au cours des dernières années. Il faut verser ces sommes le plus rapidement possible. Les heures supplémentaires étant, vous le savez, encore plus nombreuses le week-end, espérons que des manifestations de gilets jaunes – ou d'un autre type – ne se tiendront pas prochainement si nous ne voulons pas voir encore augmenter le crédit d'heures supplémentaires.
Si les taches indues étaient supprimées, il serait également possible de proposer plus d'heures de formation à nos policiers et à nos gendarmes. Or celles-ci seraient nécessaires sur certaines questions, par exemple les violences faites aux femmes, un sujet qui, je le sais, vous tient particulièrement à cœur, madame la ministre déléguée.
À ce propos, vous avez annoncé en commission l'expérimentation d'un dispositif de recueil de plainte chez autrui. À ce jour, cependant, nous ne savons pas dans quels territoires elle se déroulera.