Ces 1 192 équivalents temps plein seraient plus utiles au sein du réseau des préfectures et des sous-préfectures. C'est là que nous en aurions besoin. Au passage, la laïcité ne doit pas s'arrêter aux portes de l'Alsace-Moselle.
J'en arrive à la question de la sécurité civile. Attention, nous vous avons déjà alertés en commission concernant la prévention des risques, notamment d'incendie. En raison du dérèglement climatique, la sécheresse est de plus en plus prononcée dans les massifs boisés du pays, si bien que le risque d'incendie va crescendo, comme d'ailleurs en Europe et dans le monde. Pourtant le budget ne suit pas. Il est même en baisse concernant le produit retardant alors qu'une anticipation et une planification en la matière sont nécessaires. Le changement climatique est bien là, il serait bon de s'en préoccuper et donc de prévoir plutôt que de subir.
J'en finis en abordant les questions de sécurité, particulièrement celles relatives à la police, et en mettant l'accent sur la formation. Vous avez peu ou prou recruté les 10 000 policiers et gendarmes annoncés, dans des conditions très chaotiques, en réduisant la durée de la formation à huit mois et abaissant fortement le niveau de recrutement par concours. Vous proposez maintenant de rétablir à douze mois la durée de formation. Cette décision se traduit par une hausse des crédits dédiés à la formation – une augmentation bien trop faible au regard du montant global des dépenses du ministère de l'intérieur, mais qui a le mérite d'exister.
En revanche, vous ne prévoyez aucun projet de construction d'écoles nationales de police. Où comptez-vous accueillir les personnes que vous prétendez vouloir former plus longtemps ? Les écoles de police sont déjà pleines à craquer ! La question se pose d'autant plus que vous incluez dans vos objectifs budgétaires la formation des futurs réservistes – puisque vous comptez créer une réserve opérationnelle. J'y suis d'ailleurs globalement favorable – même si nous procéderions d'une manière substantiellement différente de la vôtre –, mais il faut pour cela prévoir une formation initiale ! Où allez-vous les mettre, ces élèves ? Le document budgétaire qui nous est présenté ne prévoit que des dépenses de fonctionnement et ne contient aucune réponse sur ce point.
On y apprend d'ailleurs, au détour du chapitre relatif à la formation, qu'un des enjeux consiste à dupliquer les brigades de répression de l'action violente motorisées (BRAV-M) – vous savez, les types armés jusqu'aux dents qui circulent à moto pour taper les manifestants