Il vise à consacrer 8 millions d'euros à la réouverture d'une école nationale de police (ENP) – et, avec une telle somme, autant vous dire qu'il s'agirait d'une petite école. Ces 8 millions d'euros seraient prélevés sur le budget des caméras-piétons qui, je le rappelle, selon les données scientifiques internationales à notre disposition, ont un bilan avantages-coût nul. Cet argent serait donc bien mieux employé à rouvrir des ENP, étant donné que la formation initiale est censée être un objectif.
On entend d'ailleurs parler d'académie de police, d'une formation initiale de vingt-quatre mois. Or, en réalité, il y aura bien douze mois de formation initiale, les douze mois suivants devant être employés à une formation à la prise de poste au sein du service. On se contente par conséquent de décaler d'un an la titularisation de l'élève gardien de la paix. Une véritable formation initiale de vingt-quatre mois – deux ans – est donc essentielle afin que nous nous calions sur les standards européens et même internationaux en matière de qualité de formation des gardiens de la paix, des policiers de terrain, de proximité.
En effet, être policier, c'est un métier difficile dont l'exercice vous conduit à composer avec des situations très différentes – notamment quand vous êtes policier de proximité : dans le cadre de la police secours, vous êtes appelé pour un tapage nocturne ou diurne, puis pour un conflit intrafamilial, ensuite pour une bagarre à la sortie d'un bar, et pour que sais-je encore – porter secours à une personne sans abri, par exemple. Nous avons donc besoin de gardiens de la paix ayant reçu une formation de haut niveau.
Or, pour cela, nous avons besoin d'écoles, ce que je réclame depuis quatre ans. Pas une de plus n'a été ouverte. C'est tout à fait lamentable et cela montre votre niveau d'exigence concernant une police dont nous avons pourtant bien besoin.