Après un ralentissement lié à la crise sanitaire, en 2021, les flux migratoires vers l'Europe ont nettement repris : 103 630 franchissements illégaux des frontières extérieures furent constatés durant les huit premiers mois, soit 64 % de plus que pendant toute l'année dernière.
En France, la pression migratoire aux frontières s'est fortement accrue. Elle se ressent principalement en Méditerranée centrale avec des arrivées de Libye et de Tunisie en hausse de 83 % par rapport à 2020. La Méditerranée occidentale est également source d'inquiétude avec des arrivées en augmentation de 50 % durant les huit premiers mois, les arrivées maritimes aux Canaries enregistrant une progression de 136 %.
Les demandes d'asile connaissent également un rebond. L'OFPRA a reçu 12 000 demandes d'asile au mois de septembre, ce qui correspond à sa capacité mensuelle maximale de traitement. La reprise des flux se répercute sur les côtes de la Manche : depuis le début de l'année, plus de 17 000 migrants ont réussi la traversée jusqu'en Angleterre, soit deux fois plus que lors de l'année 2020, et certains y ont perdu la vie, noyés. Vos gesticulations pathétiques – envoi aujourd'hui d'un émissaire à Calais, visite mensuelle de ministres – cachent mal votre absence de volonté politique de résoudre la crise migratoire à Calais.
Madame la ministre déléguée, il est temps que vous fassiez enfin preuve de courage : extirpez les migrants des griffes mortelles des passeurs ; expulsez les clandestins qui refusent de déposer une demande d'asile ; ouvrez des centres fermés pour examiner les situations ; interdisez les distributions sauvages de repas par les associations à proximité des zones économiques et des habitations, afin d'empêcher la mort de migrants, comme ce fut le cas, ce mois-ci, pour deux d'entre eux qui sont décédés dans la zone d'aménagement concerté Transmarck ; bref, appliquez la loi de la République à Calais. Les Calaisiens ne sont pas des sous-citoyens et les habitants de ma circonscription n'ont pas à subir plus longtemps votre angélisme. Comme tous les Français, nous avons aussi droit à la tranquillité.