Intervention de Émilie Guerel

Séance en hémicycle du jeudi 28 octobre 2021 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Relations avec les collectivités territoriales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Guerel, rapporteure pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Je ne reviendrai pas sur les crédits de la mission "Relations avec les collectivités territoriales" , qui ont été présentés par Mme la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités et par M. le rapporteur spécial, et qui illustrent le fait que le soutien offert aux collectivités locales par notre majorité a été constant tout au long de la législature. Alors que le plan de relance est à l'apogée de son déploiement, j'ai choisi cette année de travailler sur les ressorts de sa déclinaison territoriale.

Le plan de relance présenté en Conseil des ministres le 3 septembre 2020 est inédit par son ampleur et par ses ambitions. Il s'inscrit, d'abord, dans un cadre européen pour lequel la France et le Président de la République ont œuvré : ce sont les 750 milliards d'euros du plan Next Génération EU, dont 40 milliards ont été attribués à la France. Grâce à cet élan, le Gouvernement a été en mesure de bâtir un plan de 100 milliards d'euros, auquel trois priorités ont été assignées : l'écologie, la compétitivité et la cohésion des territoires.

Ces derniers ont été au cœur du déploiement du plan de relance : dès le 28 septembre, le Premier ministre signait avec les présidents de région un accord de partenariat et, le 23 octobre, était publiée une circulaire sur la mise en œuvre territorialisée du plan. Celle-ci a reposé sur une comitologie spécifique, comprenant comités régionaux de pilotage et de suivi et comités départementaux du plan de relance. Au plus près des territoires, s'y sont également investis les sous-préfets à la relance, qui n'ont pas eu la tâche aisée face à l'ampleur du dispositif, mais qui ont joué un rôle d'animation et d'information indispensable pour la bonne diffusion du plan dans nos territoires et pour son appropriation par les différents acteurs concernés.

Nous le voyons quotidiennement sur le terrain et les Français ne s'y trompent pas : les résultats sont visibles et immédiats. À ce jour, 48 milliards d'euros ont déjà été engagés, avec l'objectif d'atteindre 70 milliards d'ici la fin de l'année. Je tiens à préciser que ces résultats sont visibles sur l'ensemble des territoires de métropole ou d'outre-mer et qu'aucun territoire n'a été oublié. Le plan de relance ne s'est pas déployé au détriment des petites collectivités ou de celles qui sont le plus en difficulté : ce sont ainsi près de 2 milliards d'euros qui ont été attribués aux quartiers de la politique de la ville et 8 milliards d'euros aux territoires ruraux.

Les résultats sont, en outre, immédiatement perceptibles sur l'activité, qui devrait revenir dès la fin de l'année au niveau d'avant la crise : la croissance a ainsi été revue à la hausse et devrait atteindre 6,3 % en 2021. Par ailleurs, pour relancer l'investissement local, le plan s'est appuyé sur un soutien massif aux collectivités territoriales.

Au total, l'ensemble des soutiens de l'État aux collectivités territoriales, en fonctionnement et en investissement, quelle que soit leur forme, a atteint environ 4 milliards d'euros, dont près de 2,5 milliards pour l'investissement local, dont l'effet de levier est décisif pour la réussite du plan.

J'insisterai sur quatre dispositifs exceptionnels qui ont été mis en œuvre : pour le bloc communal, la DSIL exceptionnelle de 950 millions d'euros et la DSIL rénovation thermique de 650 millions d'euros ; pour les départements, la DSID rénovation thermique de 300 millions d'euros ; pour les régions, une dotation régionale d'investissement (DRI) de 600 millions d'euros ; enfin, fondement de la territorialisation du plan de relance, un outil éprouvé dans la gestion des relations entre l'État et les collectivités territoriales : la contractualisation.

Le plan de relance et le renouvellement en cours des contrats de plan État-région (CPER) pour la période 2021-2027 sont l'occasion de refonder la politique contractuelle sur deux niveaux : avec ces CPER et les contrats de convergence et de transformation pour l'outre-mer, et avec les contrats de relance et transition écologique, ou CRTE. C'est également l'occasion d'adapter ces outils aux défis lancés par la crise sanitaire que nous traversons.

Les auditions auxquelles j'ai procédé ont été l'occasion de faire le point sur le déploiement des CRTE, qui apparaissent comme des outils très utiles pour concrétiser les projets de territoires à l'échelle du bassin de vie, puisque les 843 périmètres de CRTE élaborés reposent au minimum sur l'échelle intercommunale. À ce jour, environ 300 contrats et 500 protocoles ont été signés. Je me félicite que 337 millions d'euros supplémentaires aient été mobilisés par le présent projet de loi de finances dans la DS1L afin d'accompagner leur déploiement.

La déclinaison territoriale réussie du plan de relance a une nouvelle fois mis en évidence l'enjeu qu'il y a, pour les collectivités territoriales, à être suffisamment outillées ou accompagnées pour se saisir des différents dispositifs proposés. La montée en puissance des compétences des collectivités territoriales en la matière est une demande récurrente et je saisis l'occasion qui m'est donnée de l'appuyer et de la relayer à cette tribune.

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