Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 28 octobre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Relations avec les collectivités territoriales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Le groupe La France insoumise votera en faveur de l'amendement, parce que les communes forestières éprouvent effectivement de grandes difficultés financières.

Cependant, monsieur le secrétaire d'État, comme je l'ai dit plusieurs fois à Julien Denormandie, le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, vous ne traitez pas la racine du problème avec ce type de mesures. Nous savons que les forêts où se pratique la monoculture sont beaucoup plus exposées aux ravages provoqués par les scolytes. Il est très simple de le comprendre : les maladies se développent surtout dans les élevages intensifs, et il en va de même dans les forêts.

À côté de la monoculture, l'industrialisation des forêts est l'autre facteur favorisant le problème. Nous demandons depuis longtemps un débat démocratique sur l'industrialisation des forêts qui, comme l'agriculture industrielle, repose sur le triptyque « monoculture, coupe rase, plantation » – les plantations accroissent également l'exposition des forêts aux nuisances des scolytes.

Enfin, s'il veut aider les communes forestières, le Gouvernement devrait cesser de supprimer en permanence des postes à l'Office national des forêts (ONF) ; cette structure a déjà été amputée de 40 % de ses effectifs et elle perdra encore plusieurs centaines d'agents dans les quatre années à venir, alors que nous avons besoin du service public forestier pour conserver le rôle de puits de carbone des forêts. Le Haut Conseil pour le climat (HCC) nous a alertés sur le fait que les puits de carbone s'amenuisaient en France : il faut donc en finir avec la sylviculture industrielle et maintenir un service public forestier fort.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.